Le témoignage de C. Crouzet (M55)
Point de vue de Pierre Baillon (M66)
Témoignage de P. Mainsaint (M66)
Témoignage de Colette Crouzet (M55)
Je suis sortie de l'Ecole en 1958.
Après différentes affectations, j'ai passé début 63 le concours de recrutement pour le poste d'Assistant(e) de chimie agricole à Montpellier, chaire du Professeur J. Dulac, Chef de Travaux, M. Bouat, que j’assistais pour les TP de Chimie Analytique en 1ère année, et Agricole en 2ème année : préparation, réalisation, intervention auprès des Elèves et participation à la correction des copies. TP tous les jours de la semaine dans la Salle de TP, aujourd'hui disparue, située dans la barre de bâtiments qui comportait également la salle de TP de Zootechnie et la maison du Comptable.
Les élèves de 1ère année analysaient des “sauces” que nous préparions et ceux de 2ème Année des mélanges solides (engrais divers et variés) que nous préparions également.
A partir de 1967, construction d'un nouveau laboratoire pour les Elèves (bâtiment sur la place Viala) muni d'un équipement moderne et adéquat, donc prêt à permettre la mise à disposition et l'utilisation de matériel moderne (balances électriques, pHmètres, photomètre de flamme et même absorption atomique ) pour les Elèves. Les méthodes d'analyse concernant les engrais sont maintenues (applications du cours de Chimie Agricole) ainsi que des dosages portant sur les sols et les plantes. Exit les « sauces ».
En 1967, le Professeur DULAC part à la retraite, une Chaire de Pédologie-Science du sol (Professeur E. SERVAT) est créée sur l'Ecole, la Chimie Agricole est réduite à sa plus simple expression mais... apparaît un enseignement (cours et TP) de "Chimie Biologique“.
Toutes ces innovations arrivent au bon moment pour la "Chimie”, et les élèves apprécient cette évolution qui va dans le sens de leurs souhaits, donc pas de problèmes pour M. Bouat ni pour moi : cours et TP vont dans le bon sens.
Jusqu'en 1968 tout s'est déroulé dans le calme, les examens partiels et ceux de fin d'année se déroulaient comme prévu sans récriminations ni protestations.
Puis 1968 et le mois de Mai sont arrivés, il y a eu du "mouvement“ : des réunions en amphi avec les Elèves ou des enseignants entre eux.
En tant que jeune assistante avec peu de responsabilités personnelles, je n'étais pas très concernée mais on a vu les élèves refuser d'assister à certains cours, ou contester le bien fondé de certains TP et surtout contester les contrôles et les formes d'examens.
Au niveau des TP de Chimie, après discussion avec un groupe d'étudiants, nous tombions d'accord sur des dates et des modalités d'examens mais un autre groupe d'étudiants venait nous trouver pour nous dire que le précédent groupe n'était "pas mandaté“ ! ... et nous repartions dans des discussions interminables pour finalement modifier un peu les dates et l'organisation des examens de TP.
Il y avait des “meneurs“ qui parlaient haut et fort mais personnellement, je n'étais qu'une jeune assistante et les palabres me concernaient peu.
Par contre je peux dire qu'il y a eu des "séquelles” de ce mouvement au niveau de l'organisation et du déroulement des cours et des TP. Les dates et modalités d'examen donnaient lieu à palabres et discussions mais tout finissait par s'arranger... avec de la patience ! (pour nous !) pendant une petite dizaine d'années.
Puis, petit à petit, tout est rentré dans l'ordre (ou dans un nouvel ordre pour certains enseignements). Progressivement, les "opposants” se sont structurés et on a eu affaire à des interlocuteurs "mandatés“ qui se débrouillaient pour faire passer les informations à leurs camarades.
Finalement, nous avons eu la chance d'être de ceux qui apportaient des "nouveautés“ dans l'enseignement et donc de ne pas avoir trop à souffrir de cette "révolution” de Mai 68 et de la suite.
Colette CROUZET (M55)
16 janvier2019